ROBESPIERRE

Maximilien Marie Isidore de Robespierre

Age : Né à Arras, 36 ans en thermidor.

Adresse : 366 rue Saint-Honoré (numérotation actuelle : 398)

Métier : Avocat

Fonction(s) : Député de Paris à la Convention nationale depuis le 5 septembre 1792 ; membre du Comité de salut public depuis le 27 juillet 1793

Sommaire

Caractères physiques de Robespierre(1) pour sa généalogie, cf. LESUEUR, Annales révolutionnaires, 1912, p. 236 bis ; M.-A. LAVOINE, Revue du Nord, 1914

Apparence

Au côté des portraits d’époque de Robespierre, existe aujourd’hui une reconstitution de son visage réalisée à partir d’un masque mortuaire fait par Madame Tussaud. La reconstitution est d’autant plus sujette à caution que le masque lui-même est probablement un faux. Les Thermidoriens ne voulaient surtout pas qu’il reste de trace de leur adversaire et ont fait en sorte que ce soit presque impossible. Par ailleurs la ressemblance entre la reconstitution et les portraits ou les descriptions d’époque n’est pas frappante. Certes les portraits ont peut être idéalisés Robespierre mais au moins entrevoit-on des ressemblances entre eux qu’on ne voit pas avec la reconstitution.

De Robespierre, on sait aussi par des témoignages souvent post thermidoriens :

  • Qu’il était de petite taille ou de taille moyenne, un pamphlet thermidorien précise 5 pieds et deux ou trois pouces, entre 1m65 et 1m70 environ(2)Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 273.
  • Que, selon Beaulieu et l’abbé Proyart, son visage était marqué « médiocrement » par la vérole ( nom donné autrefois à la variole)(3)Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 272.
  • Qu’il portait, selon Michelet et Fievée, des lunettes vertes, qu’on voit sur certains portraits et des lunettes plus grandes pour voir plus loin(4)Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution pp. 273-274.
  • D’après Étienne Dumont, pasteur de Genève et collaborateur de Mirabeau, dès 1789, « il avait dans les yeux un clignotement continuel et pénible »(5)Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 272.
  • Selon Fréron « Robespierre étouffait de bile. Ses yeux et son teint jaunes l’annonçaient. » (6)cf. « Notes sur Robespierre » de Fréron, in Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome I, Baudouin frères, 1828, p. 157

Santé

Robespierre a alterné tout au long de sa carrière politique les phases d’intense travail avec des pauses plus ou moins longues dues à des états de grande fatigue ou de maladie. McPhee constate d’ailleurs que ses « périodes de faiblesse physique [étaient] en corrélation avec des crises politiques. »

Selon son secrétaire temporaire de 1790, Pierre Villiers, presque toutes les nuits, Robespierre « baignait de sang son oreiller »(7)cf. Peter McPHEE, « Mes forces et ma santé ne peuvent suffire ». Crises politiques, crises médicales dans la vie de Maximilien Robespierre, 1790-1794, AHRF 2013, p. 146, d’après Pierre VILLIERS, Souvenirs d’un déporté, Paris : chez l’Auteur, an X, p. 1-2. Joseph Souberbielle, médecin des Duplay, se serait chargé de soigner un ulcère variqueux à sa jambe(8)cf. P. McPHEE, « Mes forces et ma santé ne peuvent suffire ». Crises politiques, crises médicales dans la vie de Maximilien Robespierre, 1790-1794, AHRF 2013, p. 147.

Suite à la « reconstitution » du visage de Robespierre par Philippe Froesch, le légiste a publié avec Philippe Charlier  dans le magazine médical « Lancet » (9) Robespierre the oldest case of sarcoidosis. The lancet vol 382 december 21/28 2013, un article en faveur d’un diagnostic rétrospectif de sarcoïdose, une maladie qui ne sera décrite pour la première fois qu’en 1877.
On voit mal le rapport entre la reconstitution et ce diagnostique. Ce que la reconstitution montre, ce sont des traces sur le visage qui pourraient être des cicatrices dues à la variole.
En revanche les signes cliniques décrits par les témoins de l’époque semblent selon d’autres médecins en effet correspondre au diagnostique de sarcoïdose : problèmes ophtalmologiques, épistaxis (l’oreiller couvert de sang chaque nuit), ictère (yeux et peau jaunes), asthénie, ulcères jambiers récidivants et tics oculaires et buccaux.

D’autres diagnostics cliniques moins probants peuvent toutefois être évoqués : tuberculose diffuse (mais absence de toux de fièvre), vascularité de Wegener (les localisations rhinosinusiennes sont particulièrement fréquentes), lèpre, hémochromatose, sclérodermie(10)http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/recherche-sciences/maximilien-robespierre-le-plus-vieux-cas-de-sarcoidose.

Détails

Avec Hanriot, Robespierre aurait loué un appartement à Versailles à Meunier, directeur des postes. Mais il semble n’avoir été habité que par une dénommée Daussy (ou Dausy), et seuls des effets lui appartenant ont été retrouvés(11)cf. J. DAUTRY, Documents inédits concernant Robespierre, pp. 210-211, AHRF 1956, d’après les Archives départementales de Seine-et-Oise (présentement Yvelines ?), 4 Q 242, n°272-273.

Selon Ernest Hamel, Robespierre possédait un chien, un danois nommé Brount qu’il avait ramené de son dernier voyage en Artois(12)cf. E. HAMEL, Histoire de Robespierre t. III, Paris, chez l’auteur, 1867, p. 296.

Gardes du corps de Robespierre

Il s’agirait de Delaunay, Didier(13) Didier sera dénoncé après Thermidor comme un proche du maire de Choisy-sur-Seine Vaugeois, chez qui des réunions politiques auraient eu lieu. Cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, in Revue des Questions Historiques 1914, pp. 57-58, Châtelet, Girard, Laviron, le cousin de son logeur et son épicier Loyer(14)cf. A. N., F7 4433, plaq. 4, Delaunay ; F7 4770, doss. 1, Laviron ; W 501, doss.1 (Loyer) ; European Studies Review, 1975, Martyn LYONS The 9nth Thermidor – Motives and effects p. 134. Mesure de protection adoptée peut être en même temps que d’autres députés, qui choisirent de s’armer(15)cf. European Studies Review, 1975, Martyn LYONS The 9nth Thermidor – Motives and effects p. 127, d’après A. N., W501, fonds Fouquier (?).
Le premier rapport Courtois propose une autre liste : Didier, Girard, Chatelet mais aussi Nicolas, Tacherot et Boulanger(16)cf. Edme-Bonaventure COURTOIS Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés…, Paris, Maret, an III, n°LIX, p. 223

Enfin Sainte-Claire Deville cite une déclaration du 11 thermidor d’Étienne Foucault, juge au tribunal révolutionnaire, dont ressortent les trois mêmes noms plus Nicolas mais il décrit une véritable petite armée : « Il y a environ quinze jours, sortant des jacobins… il a vu, parmi ceux qui composaient cette garde, Didier, Girard, Chatelet, Nicolas, jurés du tribunal…, atteste qu’ils étaient douze ou quinze ; qu’arrivés à la maison de Robespierre, un d’eux se porta en avant, ouvrit la porte et la tint ouverte jusqu’à ce que Robespierre, qui avait l’air important, fut entré avec sa suite… »(17)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 191, d’après A. N., W 80. Interrogé le 18 frimaire an III, le juge Garnier-Launay reconnut également avoir parfois accompagné l’Incorruptible chez lui en sortant des Jacobins(18)cf. J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF 1958 t.30 pp. 44-45, d’après W 80.

Tenue vestimentaire de Robespierre au 9 thermidor

Le fait que son habit soit celui déjà porté à la Fête de l’Être Suprême, ce qu’atteste de son côté Barère dans ses Mémoires, n’est pas unanimement reconnu. Vilate, dans ses « Causes secrètes de la révolution du 9 au 10 thermidor » rédigées en vendémiaire an III, affirme au contraire que Robespierre portait durant la fête le costume habituel des représentants du peuple(19)cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 58. Un PV de vente d’effets provenant du Tribunal révolutionnaire datant du 25 thermidor an IV mentionne « deux habits de draps, l’un bleu et l’autre marron, et un de drap de Silésie tâchés de sang », attribués aux frères Robespierre(20)cf. Charles VELLAY, Annales révolutionnaires, 1908, p. 522.

Robespierre et l’économie

Selon l’historienne Florence Gauthier, les conceptions économiques de Robespierre rejoindraient le courant des « libéraux égalitaires« , en ce qu’il conjuguait la liberté de commerce et l’égalité des intérêts dans une chaine d’intérêts réciproques. Alors que l’Abbé Morellet rejoint Turgot et les physiocrates pour défendre la liberté absolue de commerce face aux déséquilibres engendrés par la disparité d’intérêts entre les possédants et ceux qui doivent vendre leur force de travail, Robespierre reste fidèle à la notion d’intérêts réciproques(21)cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 235-237. En décembre 1792 il conteste le rétablissement de la loi martiale(22)instaurée le 19 août 1789 pour contenir les mécontentements qu’engendreraient la liberté illimitée de commerce et supprimée après le 10 août 1792 par les Girondins en la reliant à la liberté absolue de commerce. Après leur chute, il continue à craindre que la mainmise d’une nouvelle aristocratie des riches ne crée toute une « classe de prolétaires ». Il émet l’idée qu’une liberté totale de commerce ne peut s’appliquer sur les biens de première nécessité(23)cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 237-239, d’après le Discours de Robespierre du 2 décembre 1792 à la Convention dans Oeuvres complètes, t. 9, p. 111 ; Discours du 17 juin 1793, Ibid., t. 9, p. 576, et propose comme limitation théorique du pouvoir économique (et notamment le droit de propriété) les droits naturels à l’existence et à la liberté(24)cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 240-241.

Robespierre membre du Comité de salut public

Son activité oratoire se ralentit à son entrée au Comité. Près de 150 interventions en tout, mais seulement une vingtaine de vrais discours, dont une majorité aux Jacobins(25)cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, Paris, Gallimard, 1974, p. 49.

Débuts au Comité de Salut Public

Quinze jours après son entrée au Comité, Robespierre porte contre lui un jugement sévère aux Jacobins: « J’y ai vu des traîtres qui tramaient (…) contre les intérêts du peuple (…). Je ne croupirai point membre inutile d’un comité, nulle puissance humaine ne peut m’empêcher de dire à la Convention toute la vérité, de lui proposer les mesures qui, seules, peuvent les prévenir »(26)cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, p. 49.

Questions militaires

Dans ses bulletins datés du 6 au 12 juillet 1794, le comte d’Antraigues prétend que Saint-Just reprocha à Robespierre, lequel aurait nié, de s’entendre avec Pitt et Cobourg(27)cf. A. RUFER, En complément des  Dropmore PapersAHRF 1958 (n°4), p. 18.

Il semble au contraire que Robespierre, qui lui-même déplorait son incompétence en matière militaire, s’en soit entièrement remis à l’expertise de Saint-Just(28)cf. J.-P. BERTAUD, Carnot et le 9 thermidor, in « Lazare Carnot ou le savant Citoyen », J.-P. Charnay, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 1990, p. 78.

Implication dans les questions religieuses

Le culte n’avait pas été aboli par le décret du 18 frimaire an II, mais il fut souvent aboli de fait par les représentants en mission. Dans nombre de régions, le clergé local fut parfois reclus ou poussé à l’abjuration, occasionnant fréquemment des troubles de l’automne au printemps de l’an II à de nombreux endroits du territoire. Le Gouvernement révolutionnaire ne remit pas ouvertement en question cette rupture avec l’ancien culte, mais chercha à la compenser en mettant en place des cérémonies civiques devant canaliser l’aspiration au sacré des populations. Après la chute des dantonistes, Couthon annonça à la Convention « un projet de fête décadaire dédiée à l’Eternel dont les hébertistes n’ont pas ôté au peuple l’idée consolante »(29)cf. A. MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 63-65.

Le 18 floréal, Robespierre reprenant un ancien projet du Comité d’Instruction publique, présenta un projet de décret sur les fêtes décadaires. Cherchant à doter la Révolution d’une doctrine philosophique pour la rendre irréversible, Robespierre voulait rassembler les français autour d’un culte de l’Être Suprême autour de la nature et de la divinité. Il devait être complété par les célébrations décadaires des vertus sociales (Vérité, Justice, Amitié, Frugalité…), des vertus civiques (Liberté, Patrie, Haine des tyrans…) et de la commémoration de quatre dates révolutionnaires : 14-Juillet, 10-Août, 21-Janvier et 31-Mai. Organisée par David, la Fête de l’Être Suprême est célébrée à Paris au Champ de Mars le 20 prairial an II, jour de la pentecôte, et présidée par Robespierre, élu à l’unanimité quatre jours auparavant au « perchoir » de la Convention. Face au succès rencontré par cette fête, il fut célébré par de député de la Plaine Boissy d’Anglas comme un nouvel « Orphée enseignant aux hommes les principes de la civilisation et de la morale ». Mallet du Pan put écrire que l’« on crut véritablement que Robespierre allait fermer l’abîme de la Révolution »(30)cf. A. MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 65-66.

Rivalités naissantes au sein du Comité de salut public

En floréal, une dispute éclate entre Saint-Just et Prieur de la Côte-d’Or puis Carnot à propos de l’arrestation imminente d’un agent des poudres et salpêtres(31)cf. Mémoires sur Carnot par son fils, t. I, p. 531 & suiv.. Dans leur Réponse aux imputations de Laurent Lecointre, Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier précisent que l’agent en question était le beau-frère de Sijas, et que le député Niou aurait été témoin de la scène(32)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 77-79 (notes). Une dispute s’en suivit durant laquelle Saint-Just aurait accusé Carnot de liens avec l’aristocratie et l’aurait menacé de la guillotine. Le lendemain, ce dernier aurait répliqué en le traitant, ainsi que Robespierre, mis au courant par Saint-Just de l’affaire, de « dictateurs ridicules »(33)cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 156

Après Thermidor, Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier situeront la rupture majeure avec Robespierre en prairial, au lendemain de l’adoption forcée de la loi par la Convention. Pris au dépourvu par les dispositions de cette loi conçue exclusivement par Couthon et l’Incorruptible, les membres du gouvernement lui manifestèrent leur vive opposition, principalement par la voix de Billaud-Varenne. Fermement averti qu’il avait enfreint les règles de la collégialité gouvernementale, Robespierre se serait mis en fureur. « Ses cris étaient si forts que sur les terrasses des Tuileries plusieurs citoyens s’étaient rassemblés : on ferme la fenêtre, et l’on continue la discussion avec la même chaleur. »(34)cf. Réimpression de la Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 168-170 (+ notes). A noter que cette séance du Comité de salut public est datée du 22 floréal

Le 13 fructidor an II, au moment de la discussion sur les accusations de Lecointre à l’encontre des sept membres des comités de gouvernement, Levasseur de la Sarthe déclare à la Convention que le 10 messidor, « ceux qu’on accuse aujourd’hui traitèrent Robespierre de dictateur. Robespierre se mit dans une fureur incroyable. Les autres membres du Comité le regardèrent avec mépris. Saint-Just sortit avec lui. ». La scène dut en réalité se passer le lendemain, Saint-Just n’étant pas revenu de sa dernière mission aux armées avant le 11 messidor(35)cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 157.

Le 25 messidor, Quignon l’aîné, agent national du district de Boulogne (sur-Mer) écrit aux comités de gouvernement pour les alerter des confidences de deux fervents jacobins parisiens, Deschamps et Pillon, qui se sont lancés dans un éloge dithyrambique de Robespierre, lui ont assuré que les débris des factions vaincues se réunissaient, et que même le Comité de Salut public comptait un ennemi dans son sein en la personne de Carnot(36)cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 163-164, dont il savait qu’il avait « failli faire manquer l’affaire de Charleroi »(37)cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 166. Billaud-Varenne mentionnera durant l’an III l’envoi de Deschamps, aide-de-camp d’Hanriot, comme une initiative des robespierristes pour contrecarrer l’influence de Carnot dans l’armée du nord(38)cf. Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, Mémoire inédit de Billaud Varenne, p. 166. Mis hors la loi le 9 thermidor, Deschamps est arrêté à Janville, et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, le 5 fructidor.

Robespierre à l’approche de Thermidor

Appréciation de la mission lyonnaise de Collot d’Herbois et Fouché

Le fait que Robespierre ait désapprouvé la sévérité de la répression lyonnaise est remise en question par l’historiographie depuis une cinquantaine d’années(39)cf. R. COBB, Les Armées révolutionnaires, instrument de la Terreur dans les départements Avril 1793 – Floréal an II, 1961-63, p. 537 ; Paul MANSFIELD dans la revue French History 1988, pp. 96-101.

A la transparence de Collot, visible dans sa correspondance avec Robespierre(40)cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, p. 147 (Lettre de Collot à Maurice Duplay), ce dernier semble répondre par de fréquentes affirmations de soutien quant à l’action accomplie à Lyon(41)cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, pp. 147-148, et ne s’en dégage après son retrait du Comité de salut public que pour déplorer un ralentissement du zèle de la Commission temporaire après ses vigoureux débuts(42) le 23 messidor, cf. Journal des hommes libres, 27 messidor an II.

Sa correspondance contient toutefois de nombreuses dénonciations de chargés de mission(43)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome I, Baudouin frères, 1828, pp. 217-220 (lettre de Gillet) comme de particuliers(44)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome II, Baudouin frères, 1828, pp. 144-149 ; A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 168 contre la répression religieuse à Lyon et ses environs comme ayant semé confusion et désolation auprès du peuple, regrettant la modération de Couthon ou flétrissant la sévérité démesurée de Collot d’Herbois(45)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. II, pp. 139-143.

Gravier(46) Figure entre parenthèses sur la « liste des patriotes » de Robespierre en ces termes : « s’informer de Gravier ». Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, p. 10, juré au Tribunal révolutionnaire depuis le 28 septembre 1793, aurait été un proche des Duplay(47) cf. A. QUESNOT, La prétendue lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1934 p. 168 et aurait un temps habité la même rue(48) au n°355 rue Honoré. Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, p. 211. Gravier servit d’intermédiaire entre Robespierre et ses anciens camarades de la Société des amis de Chalier(49)Comme le démontre sa correspondance avec d’un côté Robespierre et de l’autre Achard, Pilot, etc. Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 194-235 ; P. VAILLANDET, Une lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1931 pp. 531-532, restant en contact avec plusieurs municipaux lyonnais : Pilot, directeur des postes(50) qui lui écrit notamment le 3 décembre, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 138 ; le 24 frimaire, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 137, le 10 nivôse, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…), t. II, pp. 202-204 ; le 17 germinal, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 146-147 ; le 7 floréal cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 199-201 et le 16 messidor, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. II, pp. 205-207 et Achard(51)Achard, perruquier, aurait adressé le 19 frimaire (8 décembre) à Collot d’Herbois, une lettre d’un terrorisme outrancier qui n’aurait pas été du goût son correspondant. Cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 151 ; cf. A. AULARD, Recueil des actes du Comité de Salut public, Table (t. VI-XVII), p. 2, administrateur du département du Rhône(52)C’est également la fonction de Fillon, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 163. Achard, par la suite, aurait occupé un temps la fonction d’agent national, cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 190 ; Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 194-235, un rassemblement de ses lettres adressées à Robespierre, comme celles que lui ont écrites lesdits Achard, Pilot, etc. (qui se présentait comme un des « amis de Chalier »(53) présent dans la « liste des patriotes » dressée par Robespierre, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 8).

Le 10 thermidor an II, ce dernier écrit de Commune-Affranchie à Gravier pour protester qu’on soit insatisfait du travail que lui et ses collègues — il cite Daumale(54) D’Aumale (ou Daumale), juge de l’ex Tribunal révolutionnaire de Lyon, proche (secrétaire ?) de Couthon demeuré à Commune-Affranchie après son départ, il aurait demandé à la Commission révolutionnaire des Sept de tenir un registre de leurs jugements, cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 151-152. Il fonde le 1er frimaire an II (21 novembre 1793) le « Journal de Commune-Affranchie », dont la publication cesse le 13 nivôse (2 janvier), son auteur étant renvoyé devant le tribunal la veille, cf. Philippe BOURDIN, Le Noir et le Rouge, 2000, p. 364 ; Aimé VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 41-45. Il ne demeura qu’une dizaine de jours en prison et repartit pour Paris pendant six mois, avant de revenir à Lyon en messidor et relancer brièvement son journal du 1er au 15 thermidor, cf A. VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 46-48. Il semble avoir été soutenu par la Société populaire locale, cf. A. VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 45, 47, 48. Egalement mentionné par Pilot, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 199 — ont fournis, notamment en termes de preuves contre les coupables, et remettre en cause l’action de Fouché(55)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…), t. II, pp. 225-227.

A partir de pluviôse, surgissent des rivalités entre la Commission temporaire et la municipalité lyonnaise, en particulier avec un groupe s’auto-intitulant « amis de Chalier ». Les causes sont principalement à rechercher dans l’infléchissement par Fouché et Méaulle de la politique répressive, auquel s’ajoute un antagonisme entre révolutionnaires locaux et extra-locaux (la Commission temporaire, presque exclusivement composée de Parisiens alors que les locaux sont essentiellement cantonnés dans les autorités régulières). Les 18 et 24 pluviôse (6 et 18 février), la Commission temporaire ordonne successivement la fin des mitraillades (lesquelles s’arrêteront le 28 pluviôse) et toute nouvelle arrestation sous des motifs relatifs à la révolte fédéraliste. Entre temps, le 23 pluviôse, elle restreint l’activité des juridictions criminelles ordinaires(56)sur ordres probables de Fouché et Méaulle, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 144-145. Le 26 ventôse (16 mars), un arrêté de Fouché réduit de 32 à 9 le nombre des sections à Commune-Affranchie.

Le 5 germinal (25 mars), la Commission temporaire requiert le directeur municipal des postes, Pilot, d’intercepter la correspondance entre autres du maire Bertrand, d’Emery(57) pour juger de la radicalité d’Emery, voir sa lettre au frère de Gravier, résidant à Grenoble cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 181-182 et Fillion (ou Fillon)(58)cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 39 ; L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 146-147. Pilot a-t-il averti Gravier (de Paris) ? (59)  on ne dispose pas de lettre de Pilot à Gravier avant le 17 germinal, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, t. II, pp. 201-202. Sans en être informé, Robespierre rappelait Fouché par un acte du Comité de salut public dès le 7 germinal… Les représentants poursuivent le 6 germinal l’offensive contre les « amis de Chalier » en faisant fermer par arrêté la société populaire. Mais le 10 germinal (30 mars), Laporte, Méaulle et Fouché mettent fin à la Commission temporaire(60)cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 39-40. Deux jours plus tard, Fouché reçoit son ordre de rappel du Comité de salut public daté du 7 germinal, écrit par Robespierre.

La société populaire des Augustins, affiliée aux Jacobins est rouverte, mais d’après Pilot, pour être dirigée jusqu’à début floréal par les anciens membres de la Commission temporaire. De même, le successeur de Fouché, Reverchon, est décrit comme s’inscrivant dans la continuité de ce dernier(61)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. II, pp. 199-202. En prairial néanmoins, les « amis de Chalier » ont repris le contrôle des Jacobins de Commune-Affranchie, et Pilot, devenu leur président compare leur situation du temps de leurs prédécesseurs, qualifiés d’« Hébertistes »(62) la réciproque fut également vraie : dans une dépêche du Républicain Lyonnais du 10 germinal, Fouché avait qualifié la société populaire de Lyon, qu’il venait de faire fermer, d’hébertiste, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 146 ; Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 205, à l’oppression des fédéralistes(63)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, pp. 214-215.

Fernex lors de sa mission à Orange, mentionne dans une lettre prétendument adressée à l’Incorruptible le 1er fructidor(64) Paul Vaillandet avance que c’est incohérent et qu’elle serait plutôt adressée à Gravier, cf. P. VAILLANDET, Une lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1931, pp. 530, 532 des critiques que celui-ci lui aurait faites sur ses agissements au sein de la commission révolutionnaire de Commune Affranchie(65) et s’en remet aux témoignages de « Fillion et Emery, mais encore d’Achard, de Pillot » cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. I, p. 194.

L’opposition de Robespierre à Fouché s’explique essentiellement par son action déchristianisatrice, qui contrevient à la liberté des cultes et menace la paix civile en heurtant la majeure partie de la paysannerie française, en plus d’être une idée d’essence plus aristocratique que populaire(66)cf. discours du 18 floréal an II ; Martyn LYONS The 9nth ThermidorMotives and effects, in European Studies Review, 1975, p. 132.

Le rappel de représentants en mission, au delà des soupçons d’exagération, d’indulgences ou de corruption serait une question de centralisation(67)cf. Martyn LYONS The 9nth ThermidorMotives and effects, in European Studies Review, 1975, p. 131, dans la volonté du gouvernement révolutionnaire de coordonner autour de la Convention une multitude de pouvoirs locaux souvent divergents, dans la continuité de la loi que fit adopter Billaud-Varenne le 14 frimaire an II (4 décembre 1793), interdisant « tout congrès ou réunions centrales » ainsi que les « Armées révolutionnaires » départementales(68)cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 16-17-19.

Affaire Catherine Théot

Robespierre n’assista pas à la lecture du rapport par Vadier sur Catherine Théot, qui eut lieu le 27 prairial à la Convention sous la présidence de Bréard(69)cf. Michel EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, p. 623. Il fut probablement alerté, dans cette affaire de mysticisme religieux étendue en complot contre révolutionnaire, par la présence de Dom Gerle parmi le petit nombre de personnes incriminées, ex-chartreux et constituant ayant obtenu de Maximilien une attestation de civisme, vraisemblablement découverte par Héron et Sénard(70)cf. Défense de Dom Gerle parue dans la Revue Retrospective n°11 (2e série), 1835 ; M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 609-610 ; A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 501-502.

Il est toutefois à noter que ce fait est absent du rapport de Vadier, et la menace que représentait l’affaire contre Robespierre n’est pas présentée comme telle en prairial ou messidor. Arrêté le 3 thermidor et manquant d’être libéré par la Commune le 9 thermidor, le juré du Tribunal Révolutionnaire Vilate l’explicitera dans son troisième mémoire de défense en l’an III(71)cf. Joachim VILATE, Les mystères de la Mère de Dieu dévoilés, Paris, an III, pp. 76-77. Vadier ne mentionnera l’existence d’une lettre de Catherine Théot adressée à Robespierre que le 9 thermidor à la Convention. Manquante aux Archives, les historiens Mathiez et Ording la supposent inventée, ou fabriquée par Héron, lequel affirmera l’avoir vue dans son mémoire d’autodéfense de l’an III(72)cf. A. MATHIEZ, Les divisions dans les comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 151 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 334 ; A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, p. 133 ; A. MATHIEZ, La vie de Héron racontée par lui-même, AHRF 1925, p. 481 (F7 4403).

Le 8 messidor, Fouquier-Tinville se rend au Comité de salut public et remet à Robespierre le dossier Catherine Théot, alors que son réquisitoire était prêt et que le transfert des prisonniers à la Conciergerie devait avoir lieu le lendemain. D’après son témoignage à la Convention le 21 thermidor, l’Incorruptible lut les pièces du dossier en présence de Dumas alors que les autres membres du Comité se retiraient(73)cf. M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 624-625 ; A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 509-510, d’après la déclaration de Quesvremont-Lamothe, A. N., F7 4774 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 438.

Le même jour, la Commune interdit la lecture du Rapport sur la Mère de Dieu par la section du Finistère. Boulland, à l’origine de l’initiative, fut peu après arrêté avec cinq autres sectionnaires, suite à un rapport de la Commission des Administrations civiles, Police et Tribunaux daté du même jour(74)cf. R. COBB, L’arrestation de Boulland en messidor an II, AHRF 1951, pp. 82-83.
Le lendemain, Payan écrit à Robespierre à propos de l’affaire Catherine Théot. Il y voit une machination d’un Comité de sûreté générale jaloux du Comité de salut public. Destiné à faire oublier les crimes de Bourdon (il ne précise pas lequel) et autres, le rapport de Vadier, qui risque de « réveiller le fanatisme, presque éteint », appelle une réaction sérieuse. Payan conseille de frapper l’ensemble des inspirateurs de cette cabale, les journalistes ayant voulu l’exploiter contre la Fête de l’Être Suprême comme l’actuel Comité de sûreté générale. Ce dernier devra être désormais composé de personnes entièrement subordonnées au Comité de salut public. S’il faut redoubler de fermeté contre le fanatisme et veiller à ce que le Culte de l’Être Suprême ne reproduise pas les pratiques superstitieuses de la vieille religion, il faut « donner une nouvelle vie » aux principes énoncés le 18 floréal en instituant des fêtes au cérémonial rigoureusement fixé(75)cf. A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 506-508, d’après Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 359-366.

L’affaire n’est pas suspendue. Un échange de dossiers s’établit entre Lejeune, chef du Bureau de police générale et Dumas qui dès le 8 messidor lui demande les interrogatoires des colporteurs (de libelles ?) arrêtés. Robespierre, qui en a visiblement eu l’initiative, reçoit le lendemain les dossiers d’une vingtaine de personnes liées aux affaires Ducy et Catherine Théot. Le 13 messidor, Dumas reçoit encore, sur consigne de Maximilien, les pièces relatives à Catherine Théot et six autres personnes (dont les quatre autres accusés traduits par le rapport de Vadier au Tribunal révolutionnaire(76)cf. Michel EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, p. 303 ; M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 625-626 (+ notes 72 à 74), d’après A. N., F7 4603 plaq. 3 pièce 38 (doss. Blasier), W 164.

Pour A. Ording, c’est Fouquier qui récupère le dossier ce même jour(77)cf. A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 133-134 (+ note 1), d’après A. N., AFII* 225 (lettre de Lejeune à Fouquier). Le Comité de sûreté générale n’abandonnait pas non plus l’enquête et lançait du 2 au 5 thermidor via Héron, 6 arrestations de proches de la duchesse de Bourbon, dont trois seulement furent réalisées(78)cf. M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 614 (+ notes 32, 33), 626-627.

Dans un passage raturé de son discours du 8 thermidor, Maximilien accusera le Comité de sûreté générale d’avoir exercé des pressions auprès de Fouquier après le 8 messidor, et de Payan pour avoir supervisé des arrestations sous l’autorité du Comité de salut public désireux d’« approfondir avec plus de sagacité » l’affaire Catherine Théot(79)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, Paris, Paulin, 1837, p. 430 (note 2).

Velléités punitives de Robespierre ?

Dans une lettre du 28 prairial un correspondant de d’Antraigues parle d’une quinzaine de Montagnards dissidents qui devraient être guillotinés par Robespierre(80)cf. A. MATHIEZ, La police royaliste sous la TerreurLes correspondants parisiens de d’Antraigues, Annales révolutionnaires 1918, p. 385. Le 21 messidor, conscient que cette question est amplement diffusée et déformée par ses ennemis, il tient à rassurer la représentation nationale à la tribune des Jacobins… sans toutefois nommer qui que ce soit : « On cherche à persuader à chaque membre que le Comité de Salut public l’a proscrit. Ce complot existe… On veut forcer la Convention à trembler, on veut la prévenir contre le tribunal révolutionnaire et rétablir le système des Danton, des Camille Desmoulins. On a semé partout les germes de divisions… J’invite tous les membres à se mettre en garde contre les insinuations perfides de certains personnages qui, craignant pour eux-mêmes, veulent faire partager leurs craintes »(81)cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 166-167

Ces velléités punitives se devinent surtout par les allusions de ses collègues proches, comme Couthon(82) à la séance des Jacobins du 6 thermidor : « Heureusement qu’ils y sont en bien petit nombre, très-petit nombre, et que la vertu et l’énergie de la Convention nationale peuvent écraser à volonté les cinq ou six petites figures humaines, dont les mains sont pleines des richesses de la République, et dégouttantes du sang des innocens qu’ils ont immolés. ». Cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 387 ou Saint-Just, qui évoquent un faible nombre de députés à proscrire.

Dans leur Réponse aux imputations de Laurent Lecointre, Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier revendiquent d’avoir mis à l’abri de toute recherche, sur la question des persécutions religieuses, Tallien, Dubois-Crancé, Fouché et Bourdon de l’Oise(83)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 6566.

Les quatre anciens membres du gouvernement révolutionnaire avancent que Robespierre réclama, après lecture d’ « informations envoyées au Comité de sûreté générale », l’arrestation immédiate d’Alquier et Dubois-Crancé. Face au refus de l’ensemble du Comité de salut public, Robespierre aurait demandé le retour de Saint-Just de l’armée du Nord(84)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 67 (note)(situant l’événement à la fin prairial – début messidor).
Dans ses Mémoires, Barère prétendra que Robespierre aurait présenté au Comité de salut public une liste de 18 députés, ex-représentants en mission ayant exercé une coupable tyrannie dans les départements, parmi lesquels Tallien, Fréron, Barras, Alquier, et Dubois-Crancé(85)cf. Mémoires de B. Barère, ancien rapporteur du Comité de salut public vol. II, p. 187.

Dans un de ses mémoires d’autodéfense de l’an III, Billaud-Varenne évoquera pour sa part trente députés(86)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 17 & Réponse de Billaud à Lecointre, p. 5. Il relève un point du discours de Saint-Just prévu pour le 9 thermidor, puis le commente : « ‘j’atteste que Robespierre n’a jamais parlé dans le comité qu’avec ménagement de porter atteinte aux membres de la Convention’. Mais il est donc bien certain qu’il en a parlé ; et très sûrement ce n’était pas sur nous que ces atteintes pouvaient être dirigées »(87)cf. Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, Mémoire inédit de Billaud Varenne, p. 22. Cela accréditerait le fait que Robespierre n’a élargi sa liste de proscription à certains membres du Gouvernement révolutionnaire que devant leur refus obstiné de punir un certain nombre de Conventionnels(88)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 25.

L’ex-juré du Tribunal révolutionnaire Vilate affirmera pour sa part dans son premier mémoire d’autodéfense que l’ensemble des decemvirs composant le Comité de salut public souhaitaient une nouvelle purge de la Convention. Unis dans la volonté d’accomplissement de leur « système agraire », les membre des comités n’étaient divisés que sur la liste des victimes. Dans les derniers jours de messidor, après une séance des Jacobins qu’il présidait et où Robespierre aurait accaparé la parole, Barère aurait confié à Vilate :
« Ce Robespierre est insatiable. Parce qu’on ne fait pas tout ce qu’il voudroit, il faut qu’il rompe la glace avec nous. S’il nous parlait de Thuriot, Guffroi, Rovère, Lecointre, Panis, Cambon, de ce Monestier qui a vexé toute ma famille et de toute la séquelle dantoniste, nous nous entendrions. Qu’il demande encore Tallien, Bourdon de l’Oise, Legendre, Fréron, à la bonne heure… Mais Duval, mais Audouin, mais Léonard Bourdon, Vadier, Vouland, il est impossible d’y consentir. »(89)cf. Joachim VILATE Causes secrètes de la révolution du 9 au 10 thermidor, Paris, An III, pp. 38-40

Absence de Robespierre du Comité de salut public et de la Convention

Robespierre dans son discours du 8 thermidor, fait remonter son absence à six semaines, rejoint par Billaud-Varenne (qui parle de quatre décades), ce qui la ferait correspondre aux lendemains de la loi du 22 prairial(90)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp.19-20. Mais si l’on se fie aux signatures présentes sur les actes du Comité de salut public(91)cf. A. AULARD, Recueil des Actes du Comité de Salut Public, et au témoignage de Levasseur de la Sarthe sur la dispute survenue au sein du Comité de salut public(92)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 636 (Séance de la Convention du 13 fructidor), elle dut survenir en réalité aux lendemains du 10 messidor(93)cf. Françoise BRUNEL 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 86-87, et peut être mise en rapport avec sa réaction aux Jacobins du 13 messidor où il semble se plaindre du comportement de ses collègues des Comités(94)cf. Albert MATHIEZ, Girondins et Montagnards, chap. VI, p. 145.

Il y dénonce le fait que l’on se serait permis de « calomnier le tribunal révolutionnaire et le décret de la Convention concernant son organisation. (…) On a osé répandre dans la Convention que le tribunal révolutionnaire n’avait été organisé que pour égorger la Convention elle-même. » « A Londres, on me dénonce à l’armée française comme un dictateur ; les mêmes calomnies ont été répétées à Paris. Vous frémiriez si je vous disais dans quel lieu. » (95)cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 159-160.

Dans leur Réponse à Laurent Lecointre, Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier avanceront que si Robespierre a signé certains actes du gouvernement dans les quatre dernières décades précédant le 9 thermidor, c’est à l’occasion des deux fois où le Comité de Salut Public l’avaient convoqué pour l’entendre se justifier sur sa conduite. En outre, en plus des actes de police générale qui lui étaient apportés chez lui, « Il a pu signer quelques extraits, lorsque pour se ménager des réponses aux reproches qu’il prévoyait sur son absence, il affectait de passer quelquefois dans les salles à cinq heures, lorsque la séance était levée. »(96)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 254

Pour sa défense, Billaud-Varenne citera des exemples de l’opposition systématique que rencontra bientôt Robespierre au sein des comités de gouvernement : « Qu’ils [ses collègues des anciens comités] déclarent si, quelques jours après le décret relatif au costume des Représentans du peuple, Robespierre dénonçant nommément plusieurs de nos collègues les plus prononcés en révolution, la scène ne fut pas si violente que, traité lui-même de conspirateur, et voyant que tous les membres présens gardaient le silence, il s’écria en pleurant de rage : ‘eh! quoi, tout le monde m’abandonne ici !’ et il sortit. »(97)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 24-25

L’attitude consistant à surinvestir les Jacobins au détriment de la Convention et du Comité de salut public rentre en contradiction avec le principe « de centralité législative et fait soupçonner Robespierre de vouloir se créer ‘un parti’ ». La remarque qu’aurait proféré Javogues au début de la séance du 8 thermidor aux Jacobins allait dans ce sens : « Nous ne sommes ni factieux ni conspirateurs, mais nous ne voulons point de dominateur aux Jacobins. »(98)cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 95

Robespierre pendant le 8 thermidor

Discours lu à la Convention

C’est le 7 thermidor que Robespierre aurait fait annoncer au secrétariat de la Convention sa proposition pour prononcer un discours assez long pour la séance du lendemain(99)cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, Gallimard, p. 103.
Tel que prononcé à la Convention, il différerait sur quelques points de celui publié par les thermidoriens, bien que globalement conforme(100)cf. G. WALTER, Maximilien de Robespierre, éd. de 1989, p. 457, comme semble l’attester le résumé qui en est fait dès le lendemain par le Courrier républicain.

Dans son discours, Robespierre se présente comme la victime d’accusations insidieuses et calomnieuses de dictature personnelle. Il recherche à remporter l’adhésion de la Convention par l’exaltation constante de son rôle et par l’acte de confiance qu’il lui fait en s’adressant directement à elle. Mais s’il célèbre ses vertus, il la voit comme insuffisamment vigilante – jusque dans ses propres rangs – envers les ennemis de la Révolution(101)cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 205-206.

Si le gouvernement a indéniablement sauvé la patrie, il n’en est pas moins lui-même en péril, notamment par le risque de dictature militaire.

Il attaque le Comité des finances et nommément Cambon, dont les mesures défavorables au peuple (il cite l’exemple de la réforme des rentes viagères) sont systématiquement avalisées par le Comité de salut public. Robespierre attaque plus encore le Comité de sûreté générale, qui par l’immoralité de ses membres et de ses agents pervertissait jusqu’à l’essence même de la politique gouvernementale (Amar et Jagot sont même cités dans un passage raturé du discours(102)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 417 (note)). Il propose donc une épuration des instances gouvernementales, Comité de salut public compris, pour sortir ce dernier de la paralysie.

Tout en déplorant des injustices dans la justice terroriste, il ne propose nullement d’amoindrir le ressort de l’énergie terroriste et continue à défendre l’esprit de la loi du 22 prairial. Mais les ennemis qu’il désigne siègent manifestement sur les rangs de la Montagne, et il semble vouloir réaliser cet objectif en s’adressant à la Plaine, la majorité modérée de la Convention qu’il avait toujours ménagée(103)cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 206-209.

En s’appesantissant trop fréquemment sur l’injustice dont il était victime, Robespierre croyait peut être identifier à ses malheurs ceux de la Patrie. Il donne surtout une impression d’égocentrisme démesuré, comme celle de s’élever au dessus de l’autorité des comités comme des simples députés, ce qui rentre en contradiction avec le fait de se défendre de toute velléité dictatoriale. La démarche de Robespierre apparaît à son discours mal assurée, tant dans sa stratégie que dans ses supposés soutiens(104)cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, p. 212.

Réaction de la Convention

La Convention se montre hésitante. La Montagne, bien que globalement hostile, est partagée du fait qu’une part importante rejette l’ensemble du gouvernement, et/ou la loi du 22 prairial, d’où certaines incohérences comme le soutien inattendu de Lecointre à la fin du discours, ou quand Fréron, après l’attaque de Cambon, se hasarde à demander la suppression de la loi du 22 Prairial (épisode absent de la version du Moniteur(105)cf. Archives parlementaires, 1ère série, t. XCIII, p. 534). La Plaine, choyée par Robespierre pour le soutenir face aux Comités, se tait. A la réplique de Cambon : « un seul homme paralyse la Convention (…), c’est Robespierre », a-t-elle réalisé qu’en abandonnant l’homme, on se débarrasserait à terme de sa politique, comme le suppose l’historien Jacques Solé ?(106)cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 209-211

Robespierre relit son discours aux Jacobins

D’après le compte-rendu de La Correspondance politique de Paris et des départements paru le 10 thermidor, Robespierre s’imposa au début de la séance contre Billaud-Varenne et Collot d’Herbois, pour accéder le premier à la tribune, malgré la véhémence de ces derniers ou de quelques uns de leurs partisans à soutenir qu’il n’avait aucun droit à la préférence.

Robespierre — « Aux agitations de cette assemblée, il est aisé de s’apercevoir qu’elle n’ignore pas ce qui s’est passé ce matin à la Convention il est facile de s’apercevoir que les factieux craignent d’être dévoilés en présence du peuple. »(107)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 498, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II
Javogues — « Nous ne sommes ni factieux ni conspirateurs, mais nous ne voulons point de dominateur aux Jacobins. »(108)Cette réplique de Javogues ne figure pas dans la Correspondance politique mais dans le Conservateur décadaire des principes républicains et de la morale politique ou Recueil consacré au développement et à la propagation des vérités qui peuvent fortifier le régime social de la République démocratique française de fructidor an II, t. II, pp. 430 et suiv. Cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 p. 499 (+ note 1)
Robespierre — « Au reste, je les remercie de s’être signalés d’une manière aussi prononcée et de m’avoir mieux fait connaître mes ennemis et ceux de la patrie. »

Il relut ensuite son discours prononcé en fin de matinée à la Convention, lequel suscita un enthousiasme marqué, particulièrement des tribunes qui marquait son hostilité à l’encontre de ceux qui ne l’approuvaient pas(109)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 p. 499, d’après La Correspondance politique de Paris (…), n° du 10 thermidor an II.

  • Pendant le 1er Empire, l’historien Lacretelle relate cet épisode avec un « Roberspierre » concluant ainsi son discours :
    — « Frères et amis, c’est mon testament de mort que vous venez d’entendre. Mes ennemis ou plutôt ceux de la République sont tellement puissants et tellement nombreux que je ne puis me flatter d’échapper longtemps à leurs coups (…). Quoi qu’il arrive, ma mémoire sera toujours honorée de vos cœurs vertueux. C’en est assez pour moi ; mais ce n’est pas assez pour la chose publique. Vous contenterez-vous de me plaindre ? Ne saurez-vous pas me défendre ou me venger ? (…) La Convention a voulu vous humilier tous aujourd’hui par son insolent décret. Héros du 31 mai, et toi surtout brave Henriot, avez-vous oublié le chemin de la Convention ? Ah ! loin d’avoir besoin d’exciter votre ardeur, je sens que mon devoir est de la contenir. (…) Sachez comme au 31 mai, séparer les traîtres des hommes faibles et lâches qui leur prêtent un imprudent appui… Si vous me secondez, les traîtres auront subi dans quelques jours le sort de leurs devanciers. Si vous m’abandonnez, vous verrez avec quel calme je sais boire la cigüe. »
    David — « Je la boirai avec toi ! »
    Couthon aurait ensuite donné une liste de 40 Montagnards à arrêter pour s’être opposés au discours de Roberspierre (Lacretelle nomme Tallien et Fréron), auxquels Dumas promet le Tribunal révolutionnaire. Payan finit en désignant les Comités comme le centre de la conjuration à abattre(110)cf. Charles de LACRETELLE Histoire de France pendant le XVIIIe siècle, t. XII, ed. de 1825, pp. 84-87.

Le président du Tribunal révolutionnaire Dumas aurait effectivement succédé à Robespierre pour taxer le gouvernement de « contre-révolutionnaire » et menacer Collot d’Herbois et Billaud-Varenne de subir le sort des récentes factions hébertistes et dantonistes. Leurs tentatives de réponses furent accueillies dans l’hostilité générale. Collot prit notamment la parole « pour faire entendre qu’il soupçonn[ait] les intentions de Robespierre ; que celui-ci aurait dû communiquer au gouvernement les faits qui sont dans son discours avant de les dénoncer au Peuple ; que ce dernier parti n’eût été plausible que dans le cas où les deux comités n’auraient point voulu corriger leur erreur ; qu’au reste Robespierre aurait retranché bien des choses de son discours, s’il n’avait cessé de venir au Comité de Salut Public depuis plus de quatre décades. Il a fini en demandant que le discours de Robespierre fût mis à l’ordre du jour, pour être dorénavant l’objet des discussions de la société. »

Ils sont chassés au milieu des cris « à la guillotine ! », avant que Couthon ne reprenne la parole, demandant « la discussion non pas du discours de Robespierre, mais de la conspiration ; nous les verrons paraître à cette tribune, les conspirateurs ; nous les examinerons, nous verrons leur embarras, nous retiendrons leurs réponses vacillantes ; ils pâliront en présence du Peuple, ils seront convaincus et ils périront ».
Ceux qui ne partagent pas l’enthousiasme de la majorité sont à leur tour chassés et le compte rendu s’achève avec la prise de parole de Sijas, qui comme Couthon s’était exprimé le 6 thermidor aux Jacobins(111)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 499-501, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II.

Robespierre pendant les 9 et 10 thermidor

Buonarroti avança qu’en se rendant à la Convention, Robespierre aurait témoigné à son hôte Duplay de la confiance dans la faculté de jugement de la représentation nationale. Il disait tenir l’anecdote de Duplay lui-même, qui la lui aurait confié en prison(112)cf. A. MATHIEZ, La politique de Robespierre et le 9 thermidor expliqués par Buonarroti, in « Etudes robespierristes — la corruption parlementaire sous la Terreur », A. Colin, 1917, p. 274, d’après les papiers de Buonarroti à la Bibliothèque nationale (Mss. f. fr. nouv, acq. 20804), Ph. BUONARROTI, Conspiration pour l’Egalité dite de Babeuf, Paris, Baudouin, 1830, Georges WEILL, Philippe Buonarroti in Revue Historique, 1901, t. 2, pp. 241-275, Les papiers de Buonarroti in Revue Historique, 1905, t. 2, pp. 317-323 ; Paul ROBIQUET, Buonarroti & les secte des egaux, Hachette, 1910. Elle fut également rapportée par Buchez et Roux, qui ne lui accordèrent toutefois aucun crédit(113)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 4.

A la Convention

Alors que Tallien succède à Vadier à la tribune, Robespierre aurait proféré :

— « On veut m’égorger, on veut m’égorger ! », auquel André Dumont aurait répondu :

— « Non, c’est toi qui veux égorger l’opinion publique et la liberté. »

Puis, alors qu’une voix aurait réclamé son arrestation, il aurait apostrophé le président, Collot d’Herbois ou Thuriot :

— « De quel droit présides-tu des assassins ? »(114)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 200 (+ note 1) ; G. LENÔTRE, Robespierre et la « Mère de Dieu » — Le Mysticisme révolutionnaire, Paris, Perrin, 1926, chap. VI, p. 252 (note 142), d’après le Journal de Perlet du 9 thermidor et le Républicain français n°614 du 10 thermidor, p. 2523

Sainte-Claire Deville établit que Robespierre a été décrété d’arrestation vers 13h30, s’appuyant sur Herman qui déclarera avoir reçu le décret vers 14 h.(115)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 200 (+ note 2), d’après A. N., F7 4775 43

Robespierre et ses quatre collègues au Comité de sûreté générale

Après avoir été décrétés d’arrestation à la séance de la Convention, Robespierre, Saint-Just, Couthon, Le Bas et Augustin Robespierre sont amenés vers 17 h. dans les locaux du Comité de sûreté générale. Peu de temps après, selon le rapport du brigadier de gendarmerie Jeannolle daté du soir même(116)cf. A. N., F7 4432, Hanriot et ses aides de camp essayent de s’y introduire pour les délivrer avant de se faire maîtriser par les gendarmes des tribunaux (Courtois mentionne pour sa part cinq gendarmes à cheval de la 29e division(117)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 219, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 65 (notes 4 & 5)). Constatant qu’ils essayaient de communiquer avec Hanriot, les cinq députés sont bientôt conduits par l’huissier Chevrillon dans le secrétariat du Comité. On leur sert à diner avant de les expédier dans leurs prisons respectives vers 18h30(118)D’après Sainte-Claire Deville, Mathiez optant pour 19 h. alors que l’huissier Chevrillon la situe « entre six et sept heures ». Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., floréal an IV, pp. 66 (note 2, attestation de Chevrillon)-67 ; A. N., F7 4432 (ordre de transfert du Comité de sûreté générale) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 221, 242, 243 (note 1)

De la prison du Luxembourg à la Mairie

Escorté par un agent du Comité de sûreté générale, Chanlaire (ou Chanlaine), un gendarme et l’huissier de la Convention Filleul, Robespierre est conduit au Luxembourg. Une fois arrivés à destination, ils se heurtent à la mauvaise volonté d’un officier municipal (qui selon Mathiez aurait frappé Maximilien), des guichetiers de la prison ou de son concierge Guiard, lequel déclarera le lendemain avoir craint des troubles parmi ses prisonniers, autant que parmi la foule nombreuses (plusieurs milliers de personnes) qui aurait accompagné le convoi. Celui-ci se dirige alors vers l’Administration de Police sur l’initiative de Filleul. Sainte-Claire Deville attribue pour sa part cette reconduction à l’administrateur de Police Wilchericht(119)cf.  P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 242 (+ note 1), d’après la déposition de Guiard, A. N., W 80 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XIX, pp. 113-114 (rapport des gendarmes Chanlaire et Lemoine).

Prétendument basées sur un témoignage anonyme d’un de ses employés, les notes annexes de l’œuvre de A. Sérieys parue en l’an IX font état d’un incident à l’arrivée du fiacre à l’Administration de Police. Alors que des administrateurs venaient à sa rencontre, Robespierre semblait chercher à se dégager de l’emprise de ses accompagnateurs, tout en tenant un mouchoir contre sa bouche. Etant parvenu à s’extraire de la voiture, il fut accueilli par les administrateurs qui lui auraient dit : « Rassure-toi donc, n’es-tu pas avec des amis ? »(120)P. Sainte-Claire Deville et G. Walter prennent en compte cette source tardive et indirecte. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 243 (note 1) ; G. WALTER, Maximilien de Robespierre, Gallimard (réed., 1989), pp. 473-474, d’après Antoine SÉRIEYS, La Mort de Robespierre, tragédie en trois actes et en vers, avec des notes où se trouvent des particularités inconnues (…), Paris, an IX, Monory, pp. 71-72.

Cette altercation ne figure pas dans les témoignages des proches de Fleuriot, recueillis le 13 thermidor et imprimés en l’an IV en annexe du Rapport de Courtois sur les événements du 9 thermidor. Ceux-ci confirment en revanche que l’Incorruptible fut accueilli avec enthousiasme entre 20 h. et 21 h., aux cris de « Vive Robespierre ! » ou « Vive la République ! »(121)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XXXII, pp. 189-195 (déposition de Mallot, Picart et Constant, domestiques de Fleuriot-Lescot et de son épouse). L’historien Sainte-Claire Deville situe pour sa part l’arrivée de Robespierre entre 19 h. et 20 h., étant donné que le soleil se coucha à 19h37 ce jour-là, et que les témoins attestent que la lumière du jour était encore perceptible. C’est aussi l’horaire donné par la source anonyme en annexe de l’œuvre de Sérieys(122)cf. A. SÉRIEYS, La Mort de Robespierre, tragédie en trois actes (…), Paris, an IX, p. 71. 

L’administrateur de police Tanchon présenta le commandant de la section de la section de la Cité Vanheck à Robespierre pour lui proposer d’en assurer la garde. L’Incorruptible se serait écrié : « Grand Dieu ! dans quelles mains alliez-vous donc me confier ! Cet homme n’est qu’un aristocrate, un contre-révolutionnaire ! » devant le refus embarrassé de Vanheck, qui ne regagna sa section qu’au bout d’une heure et demie(123)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 244 (+ note 3)-245, d’après le rapport de Vanheck (A. N., AFII 47 pl. 365 29) et rectification de Leblanc au procès-verbal de l’assemblée générale de la Cité (A. N., F7 4432 pl. 7 34). Cependant, ce même Vanheck sera mentionné dans le procès-verbal de l’assemblée générale de sa section comme ayant encouragé à rejoindre le parti de la Commune(124)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 274 (note 3), d’après la rectification de Leblanc au procès-verbal de l’assemblée générale de la Cité (F7 4432 pl. 7 34).

Après 21 h., l’administration rédige pour Payan le billet suivant :

« Nous te donnons avis, citoyen, que nous croyons qu’il est instant qu’on ferme les barrières, si elles ne le sont pas ; qu’on envoie à la poste, que l’on mette les scellés sur toutes les presses des journalistes, et qu’à cet effet on en donne l’ordre aux commissaires de police, et les journalistes en arrestation, ainsi que les députés traîtres ; c’est l’avis de Robespierre et le nôtre.

Signé : Tanchon, Faro, E. Bigant, Quenel ».

Rédigé sous le contrôle de l’Incorruptible, le billet requiert des mesures plus vigoureuses que la Commune, qui n’avait décidé de son côté que de la fermeture des barrières(125)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 215-216, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIII p. 102.

Pendant ce temps, à la Commune, après l’arrivée d’Augustin Robespierre (le premier des cinq députés arrêtés à rejoindre l’Hôtel de Ville)(126) bien que l’un de ses témoins, l’officier municipal Guyot, ignore duquel des deux frères il s’agit, cf.  A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 213-214 ; A. N., F7 4432, il est décidé de former un comité d’exécution, et d’envoyer à Robespierre aîné une délégation pour l’inviter à le rejoindre(127)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 214, 215, 217, d’après le Procès verbal de la Commune. Dirigée par Michel Lasnier, la délégation comprend finalement Coffinhal et Hanriot, rencontrés alors qu’ils revenaient des Tuileries. Ils sont visiblement éconduits par Robespierre, Lasnier retournant à l’Hôtel de Ville vers 22 h. annoncer que celui-ci demeurait « entre les mains de l’administration »(128)cf. « Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance », in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 218 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 262-263, d’après le récit de Lasnier à l’assemblée générale de la section Mutius Scævola. (F7 4432, pl. 9 3). Mettant cette réticence en parallèle avec le refus de Couthon de suivre deux administrateurs de police envoyés le libérer(129)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 218, Albert Mathiez la suppose comme pouvant  résulter d’une conduite commune établie entre les cinq députés robespierristes arrêtés, avant qu’ils ne soient dispersés dans différentes prisons(130)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 230-231.

Changement d’avis et arrivée à la Commune

S’appuyant sur le compte rendu du comité révolutionnaire de la section révolutionnaire, Sainte-Claire Deville avance qu’Hanriot et Coffinhal, demeurés auprès de Robespierre après le renvoi de Lasnier, seraient parvenus à le faire revenir sur sa décision et les accompagner à l’Hôtel de Ville(131)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 263, d’après A. N., F7 4432, pl. 9-30. Pour Albert Mathiez, Coffinhal et Hanriot étaient revenus en même temps que Lasnier et non avec l’Incorruptible, le revirement de ce dernier étant mis sur le compte de la lettre l’informant de la création du Comité d’exécution (parvenue dans ce cas après la mission de Lasnier), ou des nouvelles des prochaines réaction militaire contre la Commune et mise hors la loi des insurgés par la Convention(132)Dont le canonnier Chappin, de la section de Bon-Conseil, informa la Commune vers 22h30. Cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 219-220. Au Conseil général, le bruit de son arrivée aux côtés d’Hanriot aurait néanmoins circulé peu avant que son frère ne prenne la parole(133)cf. Rapport du commandant de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 56).

Robespierre aurait d’abord été mené à l’état-major d’Hanriot par la rue du Martroi, puis vers les deux sales du secrétariat du Conseil général, le Comité d’exécution siégeant dans l’une d’elles. Il y fut peut être aperçu avant son apparition en public vers 1 h. du matin(134)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 264 (+ note 2) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 220-221, d’après la déposition de Camus, membre de la Commune qui affirme avoir vu les deux Robespierre, Le Bas et Dumas avant son départ vers minuit (A. N., W 79) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIV, p. 197 (témoignage de Juneau, marchand fripier, mais qui confondit probablement avec Augustin Robespierre).

Arrivée de Couthon vers 1 h.

Accédant finalement à l’appel des deux Robespierre et de Saint-Just(135)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 221, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés (…), Paris, Maret, an III, Pièces justificatives, n°XXXII, p. 35, Couthon est ramené de La Bourbe à l’Hôtel de Ville par les gendarmes Muron et Javois entre 1h et 1h30. Arrivé dans la salle de l’Egalité où siège le Comité d’exécution, il eut presque aussitôt cet échange avec Robespierre :

Couthon — « Il faut de suite écrire aux armées. »

Robespierre — « Au nom de qui ? »

Couthon — « Mais au nom de la Convention ; n’est-elle pas toujours où nous sommes ? Le reste n’est qu’une poignée de factieux que la force armée que nous avons va dissiper, et dont elle fera justice. »

Robespierre [après réflexion] — « Mon avis est qu’on écrive au nom du peuple français. ». Puis il s’adressa ainsi au gendarme qui avait accompagné Couthon — « Brave gendarme, j’ai toujours aimé et estimé votre corps ; soyez-nous toujours fidèle ; allez sur la porte, et faites en sorte de continuer à aigrir le peuple contre les factieux. »

Les deux derniers témoignages de l’agent du Comité de salut public Dulac(136)Si Mathiez estima mineures les différences entre les deux lettres de Dulac, Sainte-Claire Deville vit celle adressée le 6 frimaire an III au Comité de sûreté générale, comme plus sobre et plus crédible que celle adressée à Courtois, un an après les faits. Le tout premier témoignage de Dulac sur les événements — une missive adressée à Fouquier-Tinville le 11 thermidor — n’implique pas directement Robespierre. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (+ note 3) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 225-226 (d’après A. N., F7 4432) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 210 concordent sur ces événements avec ceux, fait à chaud, par les gendarmes(137)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 224-225, d’après le témoignage de Muron et Javois (F7 4432).

C’est probablement à la suite de cet épisode que Robespierre fait une brève réapparition devant le Conseil général, en compagnie de Le Bas, Couthon et Saint-Just(138)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 279-280. Vraisemblablement retourné dans la salle de l’Egalité avec son frère et Le Bas, il assiste ensuite aux interrogatoires de Morel puis de Longueville-Clémentières, le premier ayant dénoncé le second. Respectivement secrétaire et agent du Comité de sûreté générale, ceux-ci revendiqueront s’être introduits dans la séance du Conseil général avec l’intention d’exécuter eux-mêmes la mise hors-la-loi décrétée contre Hanriot. Après avoir fouillé, pris son pistolet et interrogé Morel, Coffinhal aurait eut cet échange avec l’Incorruptible :

Coffinhal — « Les monstres du Comité savent bien ce qu’ils font en envoyant leurs satellites sans pouvoirs ; c’est pour avoir plus de facilité pour nous faire assassiner. »

Robespierre — « Cela ne m’étonne pas, je n’en attends pas moins de leur part. »

Envoyé à Coffinhal après avoir été à son tour appréhendé au Conseil général, Longueville-Clémentière est fouillé par les gendarmes ayant ramené Couthon à l’Hôtel de Ville. En attendant d’être fusillé, il est transféré à la chambre d’arrêt de l’Administration de Police(139)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 288 (+ note 2), d’après les récits de Morel et de Longueville-Clementières (A. N., F7 4774 52, W 79 pp. 4-7).

Publié dans les suites immédiates de l’événement, Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre (…) montre un Robespierre combatif, qui aurait pris la parole « à 7 ou 8 reprises dans la sale de la Commune au milieu de ses officiers ». Basé sur des témoignages oraux, ce pamphlet est le premier à livrer des scènes de l’intérieur de la Commune, et fait état d’une apparente facilité à infiltrer l’insurrection robespierriste(140)cf. Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 Thermidor, De l’Imprimerie de Paix, Passage-Honnoré, s.l.n.d., p. 1 ; Jolène BUREAU, Robespierre meurt longtemps (Thèse), p. 67.

Dénouement de l’insurrection et blessure de Robespierre

  • Selon les faits retracés par Ernest Hamel, Robespierre, après de longues hésitations, commença à signer l’appel à la section des Piques quand firent irruption les troupes de la Convention dirigées par Léonard Bourdon. Cette version présente l’avantage d’apporter une preuve matérielle à l’échec de la Commune, en même temps qu’elle accrédite la version du gendarme Merda sur l’origine de sa blessure à la mâchoire, puisque figurent sur l’appel ce qui pourraient ressembler à une tache de sang et à une signature inachevée de l’Incorruptible(141)cf. E. HAMEL, Histoire de Robespierre t. III : La Montagne, 1867, pp. 788-790.

Or, le procès-verbal du comité révolutionnaire de la section des Piques atteste de la réception de la missive, avant sa réexpédition aux comités de gouvernement(142)cf. A. N., F7 4778. Le comité révolutionnaire y affirme avoir un reçu du gouvernement, et sa version est encore accréditée par un des billets qu’il lui a envoyé le 10 thermidor, où il est fait mention d’une adresse de la Commune signée Ro(143)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 202-204.

Pour expliquer ce qui va suivre, l’historien Sainte-Claire Deville évoque l’arrivée d’un individu jetant l’effroi dans le Conseil général en lui annonçant crûment que la Commune n’était plus défendue par aucun homme(144)Sainte-Claire Deville ne précise cependant pas sur quel document il s’appuie. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 300.

Vers 2 h.(145)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 305 (note 4), deux détonations éclatent successivement au Conseil général. Un individu ayant « reçu un coup de pistolet au cou », bientôt présenté comme Robespierre ayant cherché à attenter à ses jours, apparaît près du secrétariat. Grièvement blessé, il aurait demandé qu’on l’achève, ce qui aurait provoqué un violent accès de fureur de son frère Augustin(146)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 295 (+ note 1)-298, d’après le rapport du 10 thermidor d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (A. N., AFII 47 pl. 366 36), et du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6). Fleuriot, qui s’était aussitôt précipité vers la salle de l’Egalité, en serait revenu blême alors que partout l’on criait : « Robespierre s’est brûlé la cervelle ! »(147)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 301, d’après le précis des employés du secrétariat de la Commune (AFII 47 pl. 368 28).

Le 17 thermidor, le concierge de la Maison-Commue Bochard rapportera qu’alerté par un gendarme après la première détonation, il se rendit dans la salle de l’Egalité où il aurait vu le corps de Le Bas gisant à terre, avant d’être surpris par un deuxième coup de feu que se serait tiré Robespierre. N’étant que blessé, celui-ci se serait précipitamment dirigé vers la salle du Conseil général, bousculant Bochard sur son passage(148)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 296-297, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 201.

A travers ces témoignages vus comme concordants, Sainte-Claire Deville valide la thèse de la tentative ratée de Robespierre à la suite de celle réussie de Le Bas, celle de sa blessure infligée par les assaillants de l’Hôtel de Ville n’ayant été mise en avant par E. Hamel que pour compléter l’épisode de l’adresse à la section des Piques(149)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298-299 (+ note 1), 300-301, il est toutefois à noter que si Henriet, Dumont et Bochard font état de deux détonations, le commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité et les employés du secrétariat de la Commune n’en mentionnent qu’un. Par ailleurs, si la déclaration de Bochard parait indiquer un certain laps de temps entre les deux coups de feu, Henriet et Dumont les présentent comme presque simultanés.

Dans sa lettre adressée à Courtois un an plus tard où il exagéra manifestement son rôle, l’agent du Comité de salut public Dulac prétendit avoir été le premier à voir Robespierre blessé, réfutant au passage la thèse soutenue par Bourdon selon laquelle l’Incorruptible aurait été blessé par le gendarme Merda(150)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, pp. 212-213.

Le commissaire de police de la section des Lombards est chargé d’amener Robespierre au Comité de salut public sur un brancard, ce qu’il fait avec l’aide de six pompiers(151)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 307 (+ note 2), d’après l’extrait du registre des délibérations du comité civil de la section des Lombards (A. N., AFII 47 pl. 364 45).

Le rapport de Martigues et Vergez fils, respectivement chirurgien et officier de santé, qui  auraient été chargés d’examiner la blessure de Robespierre aux Tuileries est aujourd’hui introuvable aux Archives nationales. Mais il a été retranscrit dans le Rapport sur le 9 thermidor de Courtois, et il ressemble à d’autres comptes-rendus de l’époque. L’heure indiquée (5 heures du matin(152)Sainte-Claire Deville indique pour sa part 6 h. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 308) coïncide en outre avec celui, toujours existant, effectué sur les blessures de Couthon(153)Michel BIARD, La liberté ou la mort. Mourir en député, 1792-1795, Taillandier, 2015, pp. 155-156 + notes 71 (E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, pièce justificative n° XXXVII, p. 202), 73 (biographies de Martigues et Vergez).

Plusieurs contre-expertises du rapport concluent à l’impossibilité à statuer sur l’origine de la plaie : aucune trajectoire du projectile ne peut être déterminée. L’absence de mention de traces de poudre et de brûlures consécutives à un tir rapproché pourraient faire pencher vers la version de Merda, mais Vergez et Martigues ayant prodigués leurs soins une heure après la déposition de Merda, on ne peut exclure qu’ordre leur fut donné de taire tous les éléments pouvant accréditer une tentative de suicide, d’autant que leur rapport est dépourvu de la plus élémentaire objectivité. Précisant qu’ils commencèrent par laver le visage du blessé, il leur suffisait d’omettre de mentionner les traces de poudre qu’ils firent ensuite disparaître(154)Contre-expertise livrée à l’auteur par les docteurs Gérard Lahon, J.-G. Anagnostides et Bernard Proust, experts près les cours de justice de Cassation et de Rouen. Cf. Michel BIARD, La liberté ou la mort. Mourir en député, 1792-1795, Taillandier, 2015, pp. 157-159 + note 76.

Rapide exécution de Robespierre

Sur ordre de Barère, le juge de paix Bucquet et Vanheck, commandant de la section de la Cité, accompagnent avant 11 h. Robespierre ainsi que Couthon et Gobeau à la Conciergerie, où ils sont placés dans des cachots individuels(155)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318, d’après le rapport de Vanheck (AFII 47 pl. 365 29).

Peu après 13 h., Robespierre est le premier des prévenus de conspiration à comparaître devant le Tribunal révolutionnaire. Son identité est confirmée par Lacoin, employé à la commission des relations extérieures et Jean Fabre, employé au greffe du Tribunal(156)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 320, d’après A. N., W 434 975 (partiellement visible dans E. CAMPARDON, Le Tribunal révolutionnaire de Paris, Paris, Plon, 1866, t. 1, p. 543).

Avec son frère, Couthon, Saint-Just, Hanriot et son second Lavalette, Dumas, Claude Payan, Fleuriot-Lescot, Vivier (qui présidait les Jacobins depuis deux jours), Gobeau et 11 autres membres de la commune, Robespierre fait partie des 22 à être reconnus hors-la-loi lors de cette audience, exceptionnelle un jour de décadi. Réparti en trois charrettes, leur convoi quitte le Palais de Justice à 18 h. Accompagné par une foule nombreuse et s’étant arrêté à de multiples reprises, notamment devant le domicile de Maximilien, celui-ci n’arrive que vers 19h30 à destination, place de la Révolution. Robespierre serait mort l’avant-dernier sur l’échafaud, avant Fleuriot(157)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 322-323, d’après Journal de Perlet n°675 (12 thermidor an II).

 

Réferences

Réferences
1 pour sa généalogie, cf. LESUEUR, Annales révolutionnaires, 1912, p. 236 bis ; M.-A. LAVOINE, Revue du Nord, 1914
2 Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 273
3 Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 272
4 Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution pp. 273-274
5 Cf. Alphonse AULARD, Les Grands Orateurs de la Révolution p. 272
6 cf. « Notes sur Robespierre » de Fréron, in Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome I, Baudouin frères, 1828, p. 157
7 cf. Peter McPHEE, « Mes forces et ma santé ne peuvent suffire ». Crises politiques, crises médicales dans la vie de Maximilien Robespierre, 1790-1794, AHRF 2013, p. 146, d’après Pierre VILLIERS, Souvenirs d’un déporté, Paris : chez l’Auteur, an X, p. 1-2
8 cf. P. McPHEE, « Mes forces et ma santé ne peuvent suffire ». Crises politiques, crises médicales dans la vie de Maximilien Robespierre, 1790-1794, AHRF 2013, p. 147
9 Robespierre the oldest case of sarcoidosis. The lancet vol 382 december 21/28 2013
10 http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/recherche-sciences/maximilien-robespierre-le-plus-vieux-cas-de-sarcoidose
11 cf. J. DAUTRY, Documents inédits concernant Robespierre, pp. 210-211, AHRF 1956, d’après les Archives départementales de Seine-et-Oise (présentement Yvelines ?), 4 Q 242, n°272-273
12 cf. E. HAMEL, Histoire de Robespierre t. III, Paris, chez l’auteur, 1867, p. 296
13 Didier sera dénoncé après Thermidor comme un proche du maire de Choisy-sur-Seine Vaugeois, chez qui des réunions politiques auraient eu lieu. Cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, in Revue des Questions Historiques 1914, pp. 57-58
14 cf. A. N., F7 4433, plaq. 4, Delaunay ; F7 4770, doss. 1, Laviron ; W 501, doss.1 (Loyer) ; European Studies Review, 1975, Martyn LYONS The 9nth Thermidor – Motives and effects p. 134
15 cf. European Studies Review, 1975, Martyn LYONS The 9nth Thermidor – Motives and effects p. 127, d’après A. N., W501, fonds Fouquier (?)
16 cf. Edme-Bonaventure COURTOIS Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés…, Paris, Maret, an III, n°LIX, p. 223
17 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 191, d’après A. N., W 80
18 cf. J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF 1958 t.30 pp. 44-45, d’après W 80
19 cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 58
20 cf. Charles VELLAY, Annales révolutionnaires, 1908, p. 522
21 cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 235-237
22 instaurée le 19 août 1789 pour contenir les mécontentements qu’engendreraient la liberté illimitée de commerce et supprimée après le 10 août 1792
23 cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 237-239, d’après le Discours de Robespierre du 2 décembre 1792 à la Convention dans Oeuvres complètes, t. 9, p. 111 ; Discours du 17 juin 1793, Ibid., t. 9, p. 576
24 cf. Florence GAUTHIER, Robespierre critique de l’économie, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 240-241
25 cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, Paris, Gallimard, 1974, p. 49
26 cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, p. 49
27 cf. A. RUFER, En complément des  Dropmore PapersAHRF 1958 (n°4), p. 18
28 cf. J.-P. BERTAUD, Carnot et le 9 thermidor, in « Lazare Carnot ou le savant Citoyen », J.-P. Charnay, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 1990, p. 78
29 cf. A. MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 63-65
30 cf. A. MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 65-66
31 cf. Mémoires sur Carnot par son fils, t. I, p. 531 & suiv.
32 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 77-79 (notes)
33 cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 156
34 cf. Réimpression de la Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 168-170 (+ notes). A noter que cette séance du Comité de salut public est datée du 22 floréal
35 cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 157
36 cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 163-164
37 cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 166
38 cf. Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, Mémoire inédit de Billaud Varenne, p. 166
39 cf. R. COBB, Les Armées révolutionnaires, instrument de la Terreur dans les départements Avril 1793 – Floréal an II, 1961-63, p. 537 ; Paul MANSFIELD dans la revue French History 1988, pp. 96-101
40 cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, p. 147 (Lettre de Collot à Maurice Duplay)
41 cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, pp. 147-148
42 le 23 messidor, cf. Journal des hommes libres, 27 messidor an II
43 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome I, Baudouin frères, 1828, pp. 217-220 (lettre de Gillet)
44 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois tome II, Baudouin frères, 1828, pp. 144-149 ; A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 168
45 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. II, pp. 139-143
46 Figure entre parenthèses sur la « liste des patriotes » de Robespierre en ces termes : « s’informer de Gravier ». Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, p. 10
47 cf. A. QUESNOT, La prétendue lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1934 p. 168
48 au n°355 rue Honoré. Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, p. 211
49 Comme le démontre sa correspondance avec d’un côté Robespierre et de l’autre Achard, Pilot, etc. Cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 194-235 ; P. VAILLANDET, Une lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1931 pp. 531-532
50 qui lui écrit notamment le 3 décembre, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 138 ; le 24 frimaire, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 137, le 10 nivôse, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…), t. II, pp. 202-204 ; le 17 germinal, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 146-147 ; le 7 floréal cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 199-201 et le 16 messidor, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. II, pp. 205-207
51 Achard, perruquier, aurait adressé le 19 frimaire (8 décembre) à Collot d’Herbois, une lettre d’un terrorisme outrancier qui n’aurait pas été du goût son correspondant. Cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 151 ; cf. A. AULARD, Recueil des actes du Comité de Salut public, Table (t. VI-XVII), p. 2
52 C’est également la fonction de Fillon, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 163. Achard, par la suite, aurait occupé un temps la fonction d’agent national, cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 190 ; Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 194-235, un rassemblement de ses lettres adressées à Robespierre, comme celles que lui ont écrites lesdits Achard, Pilot, etc.
53 présent dans la « liste des patriotes » dressée par Robespierre, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 8
54 D’Aumale (ou Daumale), juge de l’ex Tribunal révolutionnaire de Lyon, proche (secrétaire ?) de Couthon demeuré à Commune-Affranchie après son départ, il aurait demandé à la Commission révolutionnaire des Sept de tenir un registre de leurs jugements, cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 151-152. Il fonde le 1er frimaire an II (21 novembre 1793) le « Journal de Commune-Affranchie », dont la publication cesse le 13 nivôse (2 janvier), son auteur étant renvoyé devant le tribunal la veille, cf. Philippe BOURDIN, Le Noir et le Rouge, 2000, p. 364 ; Aimé VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 41-45. Il ne demeura qu’une dizaine de jours en prison et repartit pour Paris pendant six mois, avant de revenir à Lyon en messidor et relancer brièvement son journal du 1er au 15 thermidor, cf A. VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 46-48. Il semble avoir été soutenu par la Société populaire locale, cf. A. VINGTRINIER, Histoire des journaux de Lyon, 1852, pp. 45, 47, 48. Egalement mentionné par Pilot, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 199
55 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…), t. II, pp. 225-227
56 sur ordres probables de Fouché et Méaulle, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 144-145
57 pour juger de la radicalité d’Emery, voir sa lettre au frère de Gravier, résidant à Grenoble cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 181-182
58 cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, p. 39 ; L. MADELIN, Fouché 1759-1820, pp. 146-147
59   on ne dispose pas de lettre de Pilot à Gravier avant le 17 germinal, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, t. II, pp. 201-202
60 cf. S. de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon, 1879, pp. 39-40
61 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. II, pp. 199-202
62 la réciproque fut également vraie : dans une dépêche du Républicain Lyonnais du 10 germinal, Fouché avait qualifié la société populaire de Lyon, qu’il venait de faire fermer, d’hébertiste, cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 146 ; Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, p. 205
63 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, (…) t. II, pp. 214-215
64 Paul Vaillandet avance que c’est incohérent et qu’elle serait plutôt adressée à Gravier, cf. P. VAILLANDET, Une lettre de Fernex à Robespierre, AHRF 1931, pp. 530, 532
65 et s’en remet aux témoignages de « Fillion et Emery, mais encore d’Achard, de Pillot » cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre (…) t. I, p. 194
66 cf. discours du 18 floréal an II ; Martyn LYONS The 9nth ThermidorMotives and effects, in European Studies Review, 1975, p. 132
67 cf. Martyn LYONS The 9nth ThermidorMotives and effects, in European Studies Review, 1975, p. 131
68 cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 16-17-19
69 cf. Michel EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, p. 623
70 cf. Défense de Dom Gerle parue dans la Revue Retrospective n°11 (2e série), 1835 ; M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 609-610 ; A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 501-502
71 cf. Joachim VILATE, Les mystères de la Mère de Dieu dévoilés, Paris, an III, pp. 76-77
72 cf. A. MATHIEZ, Les divisions dans les comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 151 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 334 ; A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, p. 133 ; A. MATHIEZ, La vie de Héron racontée par lui-même, AHRF 1925, p. 481 (F7 4403)
73 cf. M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 624-625 ; A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 509-510, d’après la déclaration de Quesvremont-Lamothe, A. N., F7 4774 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 438
74 cf. R. COBB, L’arrestation de Boulland en messidor an II, AHRF 1951, pp. 82-83
75 cf. A. MATHIEZ, Catherine Théot et le mysticisme chrétien révolutionnaire, in La Révolution Française, revue d’histoire moderne et contemporaine t. XL, 1901, pp. 506-508, d’après Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. (…) t. II, pp. 359-366
76 cf. Michel EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, p. 303 ; M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 625-626 (+ notes 72 à 74), d’après A. N., F7 4603 plaq. 3 pièce 38 (doss. Blasier), W 164
77 cf. A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 133-134 (+ note 1), d’après A. N., AFII* 225 (lettre de Lejeune à Fouquier)
78 cf. M. EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, pp. 614 (+ notes 32, 33), 626-627
79 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, Paris, Paulin, 1837, p. 430 (note 2)
80 cf. A. MATHIEZ, La police royaliste sous la TerreurLes correspondants parisiens de d’Antraigues, Annales révolutionnaires 1918, p. 385
81 cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 166-167
82 à la séance des Jacobins du 6 thermidor : « Heureusement qu’ils y sont en bien petit nombre, très-petit nombre, et que la vertu et l’énergie de la Convention nationale peuvent écraser à volonté les cinq ou six petites figures humaines, dont les mains sont pleines des richesses de la République, et dégouttantes du sang des innocens qu’ils ont immolés. ». Cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 387
83 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, pp. 6566
84 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 67 (note)
85 cf. Mémoires de B. Barère, ancien rapporteur du Comité de salut public vol. II, p. 187
86 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 17 & Réponse de Billaud à Lecointre, p. 5
87 cf. Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, Mémoire inédit de Billaud Varenne, p. 22
88 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 25
89 cf. Joachim VILATE Causes secrètes de la révolution du 9 au 10 thermidor, Paris, An III, pp. 38-40
90 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp.19-20
91 cf. A. AULARD, Recueil des Actes du Comité de Salut Public
92 cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 636 (Séance de la Convention du 13 fructidor)
93 cf. Françoise BRUNEL 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 86-87
94 cf. Albert MATHIEZ, Girondins et Montagnards, chap. VI, p. 145
95 cf. A. MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 159-160
96 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 254
97 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 24-25
98 cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 95
99 cf. Gérard WALTER La Conjuration du Neuf Thermidor, Gallimard, p. 103
100 cf. G. WALTER, Maximilien de Robespierre, éd. de 1989, p. 457
101 cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 205-206
102 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 417 (note)
103 cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 206-209
104 cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, p. 212
105 cf. Archives parlementaires, 1ère série, t. XCIII, p. 534
106 cf. Jacques SOLE, Robespierre à la Convention le 8 thermidor : discours testament ou discours programme ?, in  « Recueil des actes du colloque Robespierre », Lille, 1994, pp. 209-211
107 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 498, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II
108 Cette réplique de Javogues ne figure pas dans la Correspondance politique mais dans le Conservateur décadaire des principes républicains et de la morale politique ou Recueil consacré au développement et à la propagation des vérités qui peuvent fortifier le régime social de la République démocratique française de fructidor an II, t. II, pp. 430 et suiv. Cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 p. 499 (+ note 1)
109 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 p. 499, d’après La Correspondance politique de Paris (…), n° du 10 thermidor an II
110 cf. Charles de LACRETELLE Histoire de France pendant le XVIIIe siècle, t. XII, ed. de 1825, pp. 84-87
111 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 499-501, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II
112 cf. A. MATHIEZ, La politique de Robespierre et le 9 thermidor expliqués par Buonarroti, in « Etudes robespierristes — la corruption parlementaire sous la Terreur », A. Colin, 1917, p. 274, d’après les papiers de Buonarroti à la Bibliothèque nationale (Mss. f. fr. nouv, acq. 20804), Ph. BUONARROTI, Conspiration pour l’Egalité dite de Babeuf, Paris, Baudouin, 1830, Georges WEILL, Philippe Buonarroti in Revue Historique, 1901, t. 2, pp. 241-275, Les papiers de Buonarroti in Revue Historique, 1905, t. 2, pp. 317-323 ; Paul ROBIQUET, Buonarroti & les secte des egaux, Hachette, 1910
113 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 4
114 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 200 (+ note 1) ; G. LENÔTRE, Robespierre et la « Mère de Dieu » — Le Mysticisme révolutionnaire, Paris, Perrin, 1926, chap. VI, p. 252 (note 142), d’après le Journal de Perlet du 9 thermidor et le Républicain français n°614 du 10 thermidor, p. 2523
115 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 200 (+ note 2), d’après A. N., F7 4775 43
116 cf. A. N., F7 4432
117 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 219, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 65 (notes 4 & 5)
118 D’après Sainte-Claire Deville, Mathiez optant pour 19 h. alors que l’huissier Chevrillon la situe « entre six et sept heures ». Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., floréal an IV, pp. 66 (note 2, attestation de Chevrillon)-67 ; A. N., F7 4432 (ordre de transfert du Comité de sûreté générale) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 221, 242, 243 (note 1)
119 cf.  P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 242 (+ note 1), d’après la déposition de Guiard, A. N., W 80 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XIX, pp. 113-114 (rapport des gendarmes Chanlaire et Lemoine)
120 P. Sainte-Claire Deville et G. Walter prennent en compte cette source tardive et indirecte. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 243 (note 1) ; G. WALTER, Maximilien de Robespierre, Gallimard (réed., 1989), pp. 473-474, d’après Antoine SÉRIEYS, La Mort de Robespierre, tragédie en trois actes et en vers, avec des notes où se trouvent des particularités inconnues (…), Paris, an IX, Monory, pp. 71-72
121 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XXXII, pp. 189-195 (déposition de Mallot, Picart et Constant, domestiques de Fleuriot-Lescot et de son épouse)
122 cf. A. SÉRIEYS, La Mort de Robespierre, tragédie en trois actes (…), Paris, an IX, p. 71
123 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 244 (+ note 3)-245, d’après le rapport de Vanheck (A. N., AFII 47 pl. 365 29) et rectification de Leblanc au procès-verbal de l’assemblée générale de la Cité (A. N., F7 4432 pl. 7 34)
124 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 274 (note 3), d’après la rectification de Leblanc au procès-verbal de l’assemblée générale de la Cité (F7 4432 pl. 7 34)
125 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 215-216, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIII p. 102
126 bien que l’un de ses témoins, l’officier municipal Guyot, ignore duquel des deux frères il s’agit, cf.  A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 213-214 ; A. N., F7 4432
127 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 214, 215, 217, d’après le Procès verbal de la Commune
128 cf. « Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance », in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 218 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 262-263, d’après le récit de Lasnier à l’assemblée générale de la section Mutius Scævola. (F7 4432, pl. 9 3)
129 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 218
130 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 230-231
131 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 263, d’après A. N., F7 4432, pl. 9-30
132 Dont le canonnier Chappin, de la section de Bon-Conseil, informa la Commune vers 22h30. Cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 219-220
133 cf. Rapport du commandant de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 56)
134 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 264 (+ note 2) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 220-221, d’après la déposition de Camus, membre de la Commune qui affirme avoir vu les deux Robespierre, Le Bas et Dumas avant son départ vers minuit (A. N., W 79) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIV, p. 197 (témoignage de Juneau, marchand fripier, mais qui confondit probablement avec Augustin Robespierre)
135 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 221, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés (…), Paris, Maret, an III, Pièces justificatives, n°XXXII, p. 35
136 Si Mathiez estima mineures les différences entre les deux lettres de Dulac, Sainte-Claire Deville vit celle adressée le 6 frimaire an III au Comité de sûreté générale, comme plus sobre et plus crédible que celle adressée à Courtois, un an après les faits. Le tout premier témoignage de Dulac sur les événements — une missive adressée à Fouquier-Tinville le 11 thermidor — n’implique pas directement Robespierre. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (+ note 3) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 225-226 (d’après A. N., F7 4432) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 210
137 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 224-225, d’après le témoignage de Muron et Javois (F7 4432)
138 cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 279-280
139 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 288 (+ note 2), d’après les récits de Morel et de Longueville-Clementières (A. N., F7 4774 52, W 79 pp. 4-7)
140 cf. Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 Thermidor, De l’Imprimerie de Paix, Passage-Honnoré, s.l.n.d., p. 1 ; Jolène BUREAU, Robespierre meurt longtemps (Thèse), p. 67
141 cf. E. HAMEL, Histoire de Robespierre t. III : La Montagne, 1867, pp. 788-790
142 cf. A. N., F7 4778
143 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 202-204
144 Sainte-Claire Deville ne précise cependant pas sur quel document il s’appuie. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 300
145 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 305 (note 4)
146 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 295 (+ note 1)-298, d’après le rapport du 10 thermidor d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (A. N., AFII 47 pl. 366 36), et du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6)
147 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 301, d’après le précis des employés du secrétariat de la Commune (AFII 47 pl. 368 28)
148 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 296-297, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 201
149 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298-299 (+ note 1), 300-301
150 cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, pp. 212-213
151 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 307 (+ note 2), d’après l’extrait du registre des délibérations du comité civil de la section des Lombards (A. N., AFII 47 pl. 364 45)
152 Sainte-Claire Deville indique pour sa part 6 h. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 308
153 Michel BIARD, La liberté ou la mort. Mourir en député, 1792-1795, Taillandier, 2015, pp. 155-156 + notes 71 (E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, pièce justificative n° XXXVII, p. 202), 73 (biographies de Martigues et Vergez)
154 Contre-expertise livrée à l’auteur par les docteurs Gérard Lahon, J.-G. Anagnostides et Bernard Proust, experts près les cours de justice de Cassation et de Rouen. Cf. Michel BIARD, La liberté ou la mort. Mourir en député, 1792-1795, Taillandier, 2015, pp. 157-159 + note 76
155 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318, d’après le rapport de Vanheck (AFII 47 pl. 365 29)
156 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 320, d’après A. N., W 434 975 (partiellement visible dans E. CAMPARDON, Le Tribunal révolutionnaire de Paris, Paris, Plon, 1866, t. 1, p. 543)
157 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 322-323, d’après Journal de Perlet n°675 (12 thermidor an II)
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